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Dans la psychothérapie existentielle, l’attention est portée sur la condition humaine dans son ensemble, d’où le terme d’existe-ntielle. Elle fait partie, dans une certaine mesure du courant de psychologie positive qui met l’accent sur les capacités des personnes ainsi que leurs aspirations au bonheur et au mieux être, tout en prenant en compte, surtout dans le cadre d’une thérapie, les limites inhérentes à chaque être humain. Pour parler de manière très personnelle, je considère aussi que la psychothérapie existentielle est très liée à la psychologie dite humaniste, ainsi que l’approche expérientielle.
Être un être humain, cela comporte un certain lot de douleurs, de malheurs parfois, mais aussi de joies et bonheurs.
De ce fait, la thérapie existentielle ne se base pas sur une vision pessimiste du monde.
Bien au contraire, cette approche stipule que faire face à vos “données existentielles” (cf. plus bas dans cet article) vous permet de développer et d’avoir accès à une base solide sur laquelle vous pouvez construire une vie où le bien-être et la joie trouvent toute leur place.
On peut aisément trouver des parentés entre la thérapie existentielle et certains philosophes tels Kierkegaard, Sartre ou Nietzsche (liste non exhaustive). Pour faire court, on part de la sagesse interne, de la responsabilité personnelle, pour arriver au rôle à l'investigation et à l'interprétation (pour de plus amples détails, je vous laisse vous référer directement à ces auteurs). Ce qu’il faut retenir, c’est le côté primordial de l'expérience personnelle (versus la compréhension) afin d’atteindre un mieux être psychologique et une forme d’équilibre dans sa vie.
Des psychologies comme Otto Rank, Paul Tillich et Irvin Yalom ont ensuite donnés toutes ses lettre de noblesse à la discipline (Irvin Yalom, particulièrement, a écrit de nombreux livres et romans très faciles à lire et qui donnent une idée claire de ce qu’est la thérapie existentielle°.
La thérapie existentielle postule que nous vivons tous des conflits liés à quatre domaines majeurs de la vie (l'existence):
sphère physique
sphère sociale
sphère psychologique
sphère spirituelle
et, parfois, à leur interaction difficile:
l'inévitabilité de la mort pour chacun de nous et pour ceux que nous aimons;
la liberté de mener notre vie comme nous le voulons;
notre ultime solitude;
et enfin l'absence de sens à notre vie.
"Aussi sinistres que puissent paraître ces données, elles contiennent les racines de la sagesse et de la rédemption".
Irvin Yalom (1989)
Si je vous demande de répondre à la question: “Qui suis-je?”, vous pourrez certainement trouver des éléments de réponses différents en fonction du domaine auquel vous vous référez, par exemple:
physique = je suis quelqu’un de grand
social = je suis plutôt quelqu’un d’extraverti
psychologique = je suis anxieux
spirituel = je suis croyant ou j’aime beaucoup la nature
Une confrontation difficile avec l’un des domaines peut parfois avoir de lourdes conséquences pour une personne.
Par exemple, le rapport à la mort peut générer chez certaines personnes une anxiété terrible et leur faire ignorer tout à la fois la réalité de cette issue et son importance dans notre existence même. A l’inverse, de l'autre côté du spectre, en ne pensant pas suffisamment à la mort, certaines personnes peuvent passer à côté de décisions importantes qui donnent sens à la vie voire peuvent être essentielles à leur survie. Enfin, des personnes qui seraient trop focalisées sur le rapport à la mort peuvent tomber dans des états névrotiques ou même psychotiques.
L’idéal est d'essayer d’atteindre une forme d’équilibre entre ces états afin de prendre des décisions dont l’impact sur la vie sera positif, sans subir. Pour faire de nouveau référence à Nietzsche, son idée de “l’éternel retour” en est une bonne illustration: vivre sa vie comme si on devait revenir encore et encore, et toujours revivre les mêmes choses. En ce sens, il conseille de bien réfléchir avant de prendre une décision, parce qu’elle vous engage pour une forme d’éternité.
La psychothérapie existentielle encourage à résoudre ses problèmes émotionnels par une forme d’engagement, mais aussi à assumer la responsabilité des décisions qui ont aidé à générer les problèmes - ce n’est pas toujours la faute des autres. En cours de thérapie, les personnes engagées apprennent à reconnaître, accepter et dépasser leurs peurs. Pour ce faire il est nécessaire de s’engager vers un meilleur contrôle du sens de sa vie, ce qui permet un sentiment de libération, de lâcher prise et la fin d’une forme de désespoir lié au manque de sens et à l'insignifiance de la vie. La psychothérapie existentielle a ainsi comme but de permettre un rapport à la vie avec une plénitude retrouvée, une curiosité renouvelée, un sentiment d’exister plein de gratitude. Retrouver un sentiment du merveilleux fait de la vie un formidable voyage où le chemin (parcouru et à parcourir) est de loin plus important que le point d’arrivée (la mort).
Même si le passé peut être évoqué lors d’une thérapie existentielle, l’importance est donnée à “l’ici et maintenant” et les choix que la personne va pouvoir faire pour son devenir.
Les choix passés, les croyances qui y sont associées servent uniquement à se concentrer sur le présent et pour aller vers plus d'engagement et de liberté.
le sens voire le but que les personnes (re-)trouvent à leur vie,
tout en développant une conscience
et une compréhension de soi de soi plus fine,
une motivation plus importante parce qu’ils se sentent et deviennent plus responsables de leur vie, de leurs ses choix et de aussi de leur “rétablissement”.