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LA PHOBIE D’IMPULSION
La phobie d'impulsion se caractérise par la présence persistante de pensées intrusives, souvent de nature violente ou sexuelle, que la personne perçoit comme étant en totale contradiction avec ses propres valeurs ou son identité. Ces pensées, caractéristiques des phobies d'impulsions, peuvent être paralysantes et extrêmement perturbantes, même si la personne n'a aucune intention de les mettre en œuvre.
Description:
Nature des obsessions dans la phobie d'impulsion :
Contrairement à ce que certains pourraient croire, ces pensées ne sont pas des désirs réels ou réprimés, mais plutôt des peurs. Par exemple, une mère qui aime profondément son enfant pourrait avoir la pensée intrusive de lui faire du mal. Cette pensée est terrifiante pour elle, précisément parce qu'elle chérit son enfant.
Fréquence et persistance des phobies d'impulsions :
Les pensées peuvent survenir fréquemment et de manière imprévue, souvent à des moments où la personne est détendue ou distraite. Elles peuvent persister malgré les efforts déployés pour les repousser ou les ignorer.
Réactions émotionnelles face à la phobie d’impulsion :
Ces pensées provoquent souvent de l'anxiété, de la honte, de la culpabilité et de la détresse. La personne peut se demander pourquoi elle a ces pensées et craindre ce qu'elles pourraient signifier à propos d’elle et ce qu’elles impliquent par rapport à sa personnalité.
Compulsions associées à la phobie d'impulsion :
Bien que la phobie d'impulsion soit axée sur les obsessions, elle peut également s'accompagner de compulsions. Ces comportements ou pensées rituels sont entrepris dans le but de neutraliser ou de contrer l'anxiété associée aux obsessions et aux pensées intrusives. Par exemple, une personne ayant peur de contaminer les autres pourrait se laver les mains de manière excessive.
Évitement :
De peur de donner suite à leurs pensées, les personnes atteintes de phobie d'impulsion peuvent aussi éviter certaines situations. Par exemple, quelqu'un ayant peur de pousser une personne devant un train pourrait éviter complètement les quais de gare.
Il est essentiel de comprendre que la phobie d'impulsion est un trouble de l'anxiété. De ce fait, les pensées intrusives ne représentent pas de véritables désirs et ces pensées ne traduisent pas de réelles intentions. La majorité des personnes atteintes de cette phobie d’impulsion sont horrifiées par leurs pensées et n'agiraient jamais en fonction de celles-ci.
Les origines exactes de ce trouble sont toujours en cours d'étude, mais la phobie d'impulsion semble résulter d'une combinaison de facteurs biologiques, génétiques, environnementaux et psychologiques. Il est crucial pour ceux qui en souffrent de chercher de l'aide, car le traitement peut être bénéfique et améliorer considérablement leur qualité de vie.
Types de phobies d'impulsion (non exhaustif):
Violence envers autrui :
Exemple : Une personne pourrait craindre de pousser quelqu'un devant un train ou de blesser un être cher avec un couteau pendant la cuisine.
Conséquences :
Émotionnel : Une intense culpabilité, une honte ou une horreur face à ces pensées.
Relationnel : Éviter de se trouver près des voies ferrées avec des amis ou refuser de cuisiner lorsque des proches sont présents.
Psychique : Baisse de l'estime de soi, sentiment d'être une menace pour les autres, anxiété constante.
Violence envers soi :
Exemple : Crainte soudaine de sauter d'un pont ou d'un bâtiment élevé lorsqu'on se trouve à proximité.
Conséquences :
Émotionnel : Profonde détresse, tristesse ou peur.
Relationnel : Évitement des situations où ces pensées pourraient survenir, comme se tenir loin des balcons.
Psychique : Sentiment d'insécurité envers soi-même, isolement dû à l'évitement.
Actes sexuels inappropriés :
Exemple : Peur soudaine d'agresser sexuellement un passant ou de toucher de manière inappropriée un enfant, même si la personne n'a aucune intention ou désir de le faire.
Conséquences :
Émotionnel : Honte intense, dégoût de soi.
Relationnel : Éviter des lieux publics, éloignement des enfants (y compris des membres de sa propre famille).
Psychique : Crainte d'être perçu comme un monstre, questionnement intense sur sa propre moralité.
Blasphèmes ou actes sacrilèges :
Exemple : Une personne très religieuse pourrait craindre de profaner un objet sacré ou d'avoir des pensées blasphématoires durant une prière.
Conséquences :
Émotionnel : Sentiment de culpabilité ou de honte extrême.
Relationnel : Éloignement des lieux de culte ou des événements religieux.
Psychique : Sentiment d'être puni ou rejeté par une force supérieure, crainte d'être irrémédiablement "mauvais".
Actes socialement inacceptables :
Exemple : Peur de crier des obscénités en public ou de se déshabiller soudainement.
Conséquences :
Émotionnel : Embarras, anxiété.
Relationnel : Évitement des situations sociales ou des lieux publics.
Psychique : Peur d'être rejeté ou ostracisé par la société.
Le vécu des phobies d'impulsions est profondément déstabilisant. Les personnes qui en souffrent sont souvent bouleversées, car ces pensées intrusives vont à l'encontre de leurs valeurs, de leur identité et de leurs intentions réelles. Cela peut mener à un isolement, à une détresse significative et à une perturbation majeure dans la vie quotidienne. La reconnaissance de ces symptômes et la recherche d'une aide professionnelle sont essentielles pour retrouver un équilibre de vie.
Les traitements pour la phobie d'impulsion:
Comme pour d'autres formes de troubles, les possibilités de traitement sont variées et peuvent être adaptées selon les besoins spécifiques de chaque individu. Voici une description des options de traitement
Thérapie comportementale et cognitive (TCC) :
La TCC est l'une des approches thérapeutiques les plus efficaces pour traiter la phobie d'impulsion.
Exposition et prévention de la réponse (EPR) : Cette technique consiste à exposer progressivement la personne à ses pensées ou à ses peurs (sans mettre en œuvre l'acte) tout en empêchant les comportements compulsifs ou évitatifs. Par exemple, quelqu'un qui craint de blesser un être cher pourrait être amené à visualiser la situation sans recourir à des rituels rassurants.
Restructuration cognitive : Cette technique vise à identifier et à défier les croyances irrationnelles associées aux obsessions. Le thérapeute aide le patient à remettre en question la validité de ses pensées intrusives et à développer des perspectives plus rationnelles et réalistes.
Thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) :
L'ACT est une forme de TCC qui enseigne aux patients à accepter leurs pensées et sentiments plutôt que de lutter contre eux. Elle se concentre sur l'engagement envers des actions alignées sur les valeurs personnelles.
Thérapie de groupe : Discuter de ses expériences avec d'autres personnes confrontées à des défis similaires peut offrir un soutien supplémentaire et des stratégies pour gérer les obsessions.
Thérapie par stimulation cérébrale profonde (SCP) :
Dans les cas les plus graves, lorsque les traitements conventionnels échouent, la SCP peut être envisagée. C'est une intervention chirurgicale où des électrodes sont implantées dans certaines parties du cerveau pour réguler l'activité neuronale.
Techniques de relaxation : Des méthodes telles que la méditation, la pleine conscience et la relaxation musculaire progressive peuvent aider à gérer l'anxiété associée aux pensées intrusives.
Médication : A titre uniquement indicatif, se référer exclusivement au diagnostic et avis d’un médecin et/ou médecin psychiatre
Certains médicaments peuvent être efficaces pour réduire les symptômes.
Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : Des exemples incluent la fluoxétine (Prozac), la fluvoxamine (Luvox), la paroxétine (Paxil) et la sertraline (Zoloft).
Antipsychotiques atypiques : Dans certains cas, lorsque les ISRS ne sont pas efficaces, un antipsychotique atypique peut être ajouté au traitement. Exemples : rispéridone (Risperdal) ou olanzapine (Zyprexa).
Il est essentiel que les personnes souffrant de phobie d'impulsion consultent un professionnel de la santé mentale pour évaluer leurs symptômes et déterminer le traitement le mieux adapté à leurs besoins spécifiques. Le traitement peut nécessiter une combinaison de thérapie et de médication, et il est souvent bénéfique de continuer le suivi sur le long terme pour assurer la gestion continue des symptômes.